Archives par mot-clé : santé

Effondrement de la santé

En 2015, le professeur Jean-Louis Mégnien se suicidait à à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), à Paris. 3ans après, son collègue et ami, Philippe HALIMI, avait créé une association contre le harcèlement et les abus de pouvoir dont sont victimes certains soignants à l’hôpital. En quelques mois, l’association a reçu plus de 400 signalements. Il rédigera un ouvrage avec Christian MARESCAUX. Ils donneront un témoignage poignant à écouter sur https://www.franceculture.fr/personne/philippe-halimi

Depuis 5 ans, le personnel se mobilisait dans la santé contre la désorganisation du travail…

Désorganisation du secteur de la santé: « nous ne sommes que des numéros sur les plannings, nous travaillons dans un service un jour, puis dans un autre la semaine qui suit, avec des amplitudes horaires qui peut aller jusqu’à 9-10h (voir 12h – vous lisez bien 12 – pour certaines d’entre nous) par jour. Nous sommes des infirmières jetables », un numéro sur une grille. « et il arrive que nous ne connaissons pas nos horaires 3 jours avant! ». Voilà ce que nous pouvons entendre du « malaise social » que peut vivre l’ensemble du personnel de la santé, et plus particulièrement à Nantes, où le personnel de Santé Atlantique est en grève depuis 7 jours. Véritablement se pose la question quel avenir pour les travailleurs de la santé et des patients?

plus de 7 jours de grève en 2018 à Nantes

Cette désorganisation est menée tambour battant sous les gouvernements libéraux ou « sociaux-démocrates ». Les directions administratives sont aux ordres des ARS.  Cette désorganisation est un prélude  à ce qui se jouera pour le futur CHU de Nantes.

Bien sûr qu’il est question de moyens, mais ce n’est pas en donnant des primes, des pourboires, que l’ETAT règle le problème mais le maintient. Tant que l’organisation du travail n’est pas mis sur la table, il se peut qu’un effondrement du système de santé se profile comme peut le craindre Rémi SALOMON. En novembre 2019, il y a eu de fortes mobilisations et déjà Rémi Salomon pointait un fait nouveau: « les conditions de travail se sont dégradés à un point tel que les soignants commencent à quitter de plus en plus l’hôpital… »

effondrement de l’hôpital, désert médical…

« On assiste aujourd’hui à l’effondrement de l’hôpital public. On est à un point de rupture. Il faut bien se rendre compte que si les soignants quittent l’hôpital, et ils ne le quittent pas de gaieté de cœur, croyez moi, quand on choisit ce métier, c’est qu’on a réellement des valeurs que partagent tous les français… » Rémi Salomon- 2019 (chef de service en néphrologie pédiatrique à l’hôpital Necker)

Primes = rustines

« …On a besoin d’être associés aux décisions. Il est important que l’État, le ministère de la santé, et toutes nos instances de direction se rendent compte qu‘on a besoin d’être entendus et qu’on a besoin de participer aux décisions… C’est malheureux de me l’entendre dire, (300€) cela sera mieux que rien, mais cela ne nous fera pas restés dans les hôpitaux, cela ne permettra pas de mieux soigner forcément nos patients ». Tiphaine MORVAN, (infirmière hôpital Saint Louis , Paris)

ll y avait sans doute une mort programmée de l’hôpital par les libéraux, lorsque chaque année le budget voté ne couvrait même pas les dépenses dues à l’ancienneté des soignants (merci à nos députés Yves DANIEL en tête). Ou Comment créer de toute pièce une crise de l’hôpital public? Une crise des urgences? Cela avait un goût de déjà vu, France Telecom par exemple…

hopital public

L’idéal serait donc le secteur privé? En 2018, nous avions la même désorganisation dans le groupe ELSAN à Nantes voir le mouvement de grève du personnel ici….Mais aussi, ces députés sont restés sourds aux démissions de 70 élus, démissions de 120 médecins, grève à l’hôpital St Jacques (en 2018).

Une autre émission parle de ce thème – l’hôpital au bord de l’effondrement – avec Benjamin ROSSI, infectiologue à Aulnay-sous-bois et Nora SAHARA (infirmière démissionnaire). « Dire que les

fonctionnaires coûtent chers, mais lorsque vous consultez un médecin dans une clinique privé, c’est la sécu qui le rémunère…un radiologue qui travaille dans le privé, c’est 11 semaines de vacances par an, et il gagne 19 000€ net par mois d’argent public. Alors que son collègue dans le public sera payé 4 fois moins… » c’était sur C ce soir (France Cinq – 24 novembre 2021.

N’y a-t’il pas urgence à la mise en place des États Généraux par département pour reprendre les affaires en main face aux ARS, bras droit des technocrates libéraux?

clinique du parc: les salariés en grève

depuis le 26 aout les salariés de la clinique du parc à Nantes sont en grève!

Les différentes doléances présentes dans le secteur de la santé se retrouvent dans les revendications du personnel de la clinique du Parc et pour cause avec la non revalorisation des salaires depuis 2002, l’émiettement de l’organisation du travail favorisant la précarisation, ….

après 35 jours de grèves les salariés obtiennent 60 € net par mois….

60 € quel que soit le métier : aide soignante, infirmière, secrétaire, agent de service… 60 € ! Ce n’est pas énorme, mais pas rien non plus quand on gagne 1 100 € ou 1 300 €, comme nombre de personnels de cet établissement. L’accord de mardi a été adopté en Assemblée Générale ce jeudi 15 octobre par une majorité des salariés….

l
Les Apsyades s’y mettent aussi…suite aux négos sur l’application de la Loi SEGUR qui permet aux DG de remettre en cause les acquis en contrepartie des augmentations: première moitié prévue en octobre et l’autre moitié en mars 2021 (pas d’augmentation prévue pour les médecins!!! qu’on se le dise)

loi SEGUR…

les augmentations de salaires envisagées: l’infirmier en début de carrière: passe de 1656€ net par mois à 2253€; l’aide soignant: passe 1677€ net par mois à 1895€ net; médecin , praticien hospitalier de 3600€ à 4705€ net plus 1 104€ d’indemnité de service public; médecin chef de service, de 6874€ net à 7644€ + 772€ + 250€ de primes diverses… comment voulez vous créer un vocation des médecins de campagnes….

Naturellement rien sur le management: précarisation des emplois, boulots à 70% du temps, avec horaires ne permettant pas une activité sociale en dehors puisqu’ils changent toutes les semaines…emploi du temps illisible sur les tableaux (il n’y a plus que des chiffres du style P05, n’est pas le même que V03 par exemple…), diminution des effectifs de base au profit de cadres administratifs qui roulent en voiture de fonction (et ils s’affichent même en SUV, c’est mieux pour partir en vacances…)

Le secteur  » privé solidaire », par son représentant la FEHAP, espère oublié les éducateurs dans ces augmentations de salaires…

clinique du parc
photo PO-NBOUCARD https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-greve-a-la-clinique-du-parc-les-salaries-denoncent-leurs-conditions-de-travail-05a41994-eb6c-11ea-b565-58c8dbd7c567

Le personnel en grève a besoin de notre soutien financier, il est difficile de tenir 8 jours de grève avec si peu de salaire: https://www.cotizup.com/pour-tous-les-collegues-de-la-cliniqueduparc?fbclid=IwAR2JvaJDwm-v0TPz_fbc_dhb0Ql70NdpZIehO_TkoOa1n2nZT1Pq6Gw1wRs

Petite question annexe: les patients dans vos services de psychiatrie portent-ils le masque? merci de me répondre par un commentaire… Normalement il devrait y avoir de « l’éducation thérapeutique » autour du Covid-19 (…pour une meilleure connaissance du virus afin par exemple , un bon usage du port du masque, respect des gestes barrières, lavage des mains…), comment se fait cette « éducation »? Des fiches informatives ont été éditées par le ministère:
ex: FICHE ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ RESPECT DE LA LIBERTÉ D’ALLER ET VENIR DES PATIENTS DANS LES SERVICES DE PSYCHIATRIE EN PÉRIODE DE DECONFINEMENT.  je vous invite vivement à en prendre connaissance, les fiches sont téléchargeables sur https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/professionnels-de-sante/article/dans-les-etablissements-de-sante-recommandations-covid-19-et-prise-en-charge

Cette fiche parle explicitement de cette « éducation thérapeutique » et d’unité de sas d’entrée avec quatorzaine: qu’en est-il (ou a-t’il été) pour vous de la mise en place de ces mesures?

D’autres questions me viennent: l’administration a pris de plus en plus d’importance au fil des années, je me rappelle encore des comptables de centre de soin travaillant la nuit dans les hébergements, au plus près des patients….maintenant il s’avère qu’ils préfèrent travailler à part, d’ailleurs ils font penser à une nouvelle nomenclatura, à des intouchables. J’aimerai savoir si dans vos institutions des cadres administratifs roulent en « voiture de fonction » au frais de la sécu, et qu’elles sont les types de voitures: gros SUV, moyen modèles…Ces voitures servent-elles pour leur confort personnel?

Cette nomenclatura a tellement apprécié le télétravail (loin des patients) qu’ils en redemandent pour la rentrée et plus si possible. Cela ne l’empêche pas de prendre la prime COVID au passage. Est ce une pratique générale dans le « privé solidaire »? Cela n’empêche pas, non plus, la FEHAP ( la Fédération des Etablissements Hospitaliers & d’Aide à la Personne ) de négocier cette revalorisation mais que pour le personnel « soignant », le personnel « éducatif » qui se trouve en première ligne et au contact permanent avec les patients, est oublié: diviser pour mieux régner se pratique aussi dans le « privé solidaire ».

Dans vos établissements, est ce que des membres du personnel auraient eu le Covid-19 sans avoir été déclaré par la hiérarchie? Au début du confinement, est ce que le port du masque pouvait-il être sanctionné?

Vous découvrirez plus loin sur ce site ces moments de résistance du personnel de santé face à la précarisation souhaitée par les libéraux. https://lecellier.info/resister-2/resistance-ouvriere/sante-rentre-resistance/

Commentaire et interview sur France 3:
https://www.facebook.com/1120632804/videos/10218306184982264/

octobre: à Nantes le personnel de Santé Atlantique est en grève, quel avenir pour les travailleurs de la santé et des patients ?

Désorganisation du secteur de la santé: « nous ne sommes que des numéros sur les plannings, nous travaillons dans un service un jour, puis dans un autre la semaine qui suit, avec des amplitudes horaires qui peut aller jusqu’à 9-10h (voir 12h – vous lisez bien 12 – pour certaines d’entre nous) par jour. Nous sommes des infirmières jetables », un numéro sur une grille. « et il arrive que nous ne connaissons pas nos horaires 3 jours avant! ».Voilà ce que nous pouvons entendre du « malaise social » que peut vivre l’ensemble du personnel de la santé, et plus particulièrement à Nantes, où le personnel de Santé Atlantique est en grève depuis 7 jours. Véritablement se pose la question quel avenir pour les travailleurs de la santé et des patients?

7ème jour de grève:

Cette désorganisation est menée tambour battant sous les gouvernements libéraux ou « sociaux-démocrates ». Les directions administratives sont aux ordres des ARS.  Cette désorganisation est un prélude  à ce qui se jouera pour le futur CHU.

En ce 16 octobre 2018, une grande partie du personnel de Santé Atlantique est en grève. Il dénonce la désorganisation du travail dans les nouveaux locaux de Santé Atlantique qui fait partie du groupe Elsan (groupe leader de l’hospitalisation privée en France), Ce groupe a entrepris de regrouper sur le même site, à Saint-Herblain, la Polyclinique de l’Atlantique, l’Institut de la main (Jeanne-d’Arc), la clinique Saint-Augustin et Sourdille (ophtalmologie).

La santé LOW COST:

Au fil des années, nous avons vu apparaître des disparités croissantes au sein du personnel: des disparités de responsabilité, chaque métier devant se recentrer sur son « cœur de métier », une augmentation du personnel hiérarchique: du n+1 au n+5… avec une envolée des salaires ou des avantages en nature pou les n+3,+4,+5…et un tassement pour les bas salaires, et une augmentation du nombre de personnels travaillant à 50-60% d’un temps complet: les cadres jouant avec des tableaux d’effectifs et d’horaires pour satisfaire à la diminution des recettes de l’hôpital. Ce qui se traduit sur le terrain par: « On nous demande sans cesse de nous adapter. Par exemple on peut nous réclamer la veille de prendre nos RTT (congés) le lendemain »…

Depuis les années 1980, nous avons assisté dans l’industrie à une désorganisation des grandes entreprises au bénéfice de sous-traitants dont nous avons vu avec la crise de 2008 qu’ils sont les premiers touchés lors de celles-ci: Renault avec ses sous-traitants de sellerie, de moteurs, …EDF en ERDF, etc…Avec la disparition de certains CE.

Dans le secteur de la santé, nous voyons au contraire une redistribution des rôles entre le secteur publique et le secteur privé: la médecine libérale venant même au sein des hôpitaux publiques sous formes de consultations. Une fermeture quasi-systématique de petits hôpitaux de campagnes dont un grand nombre de maternité (Carhaix,…). Une accélération de ses regroupements avec la loi de Marisol Touraine avec la création des Groupements Hospitaliers de Territoire. Un rapprochement des EHPAD avec les petits hopitaux.

le personnel de Santé Atlantique est en grèveSur Nantes, la volonté pour la société ELSAN de regrouper différentes spécialités majeurs comme l’institut de la main, Sourdille, « impose d’harmoniser les statuts »: une grève avait déjà eu lieu en juin 2017, le personnel était à bout. « Sans attendre les négociations, le personnel a fait connaître son exaspération « Nous sommes à bout. On a tiré le signal d’alarme à diverses reprises, mais on ne nous entend pas. Ça a fini par déborder. »

« On nous demande sans cesse de nous adapter, d’évoluer dans notre travail »

Les salariés dénoncent le bas niveau des salaires. « Comme agent de service, je perçois 1 100 € net par mois », dit une femme qui sera en retraite dans quelques mois. « Moi, en qualité de brancardier, je touche 1 180 € », ajoute un homme. « Quant à moi, je suis infirmière, j’ai vingt-neuf années d’expérience et mon salaire est de 1 850 € net » Une autre infirmière a calculé que, compte tenu de son temps de travail, son salaire horaire était de 11,20 € !

Au-delà des revendications salariales, le personnel se plaint des conditions de travail.« On nous demande sans cesse de nous adapter. Par exemple on peut nous réclamer la veille de prendre nos RTT (congés) le lendemain, parce que l’activité des médecins a baissé. Certaines collègues sont victimes de burn-out, de dépressions. Il y a sans cesse des réorganisations pour faire des économies. La gestion financière l’emporte sur l’humain. »

Les réformes qui sont faites pour secourir le système de santé malade, ne sont en fait que des contre-réformes allant dans le sens d’une régression sociale, d’une augmentation des inégalités pour le profit de quelques actionnaires, qui pour certains partiront aux USA, ou au Portugal pour ne pas payer d’impôt et qui reviendront vite se faire soigner en France parce qu’ils seront mieux remboursés.

plus d’infos sur http://lecellier.info/resister-2/resistance-ouvriere/sante-rentre-resistance/

 « psychiatrie: l’état d’urgence »:

Dans le même temps où nous voyons un malaise grandir au sein du personnel travaillant dans le secteur de la santé, certains s’avancent pour dire qu’il est en crise: les derniers en date du 13 septembre ne manquent  pas de culot, il s’agit de 2 personnages qui viennent de publier: « psychiatrie: l’état d’urgence ». Alors que nous savons que tout est mis en œuvre par « nos » dirigeants pour désorganiser les structures, pour désunir les différents métiers, pour isoler le personnel,(avec une augmentation de la souffrance au travail, des suicides, serait-ce la même méthode managériale qu’avait utilisée la direction de France-Telecom, soupçonnée d’avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés, entre 2008 et 2009 ?).

Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca, les auteurs de Psychiatrie : l’état d’urgence, sont co-directeurs de la fondation Fondamental, co-éditeur avec l’institut Montaigne de l’ouvrage.  Jusqu’ici, rien de surprenant. La personne qui siège à la tête du conseil d’administration (CA) l’est un peu plus : il s’agit de David de Rothschild, PDG de la banque d’affaires du même nom. Parmi les membres du CA, entre un représentant des hôpitaux de Paris, des représentants d’universités, de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), on trouve aussi la présidente d’une société de conseil en ressources humaines qui travaille essentiellement pour des laboratoires pharmaceutiques, et le PDG d’un groupe privé de cliniques psychiatriques, Sinoué. Le groupe Sinoué, fondé au début des années 2000, possède aujourd’hui une dizaine d’établissements psychiatriques privés en France et en Angleterre. « Le conseil d’administration reflète l’objet de la fondation, qui est d’associer privé et public, répond Pierre-Michel Llorca. Les fondations de coopération scientifiques allient public et privé, c’est leur principe. ».

ELSAN

« Créé en 2000 par Claude Bébéar, fondateur du géant des assurances Axa, l’Institut Montaigne est financé par de très grandes entreprises françaises comme Air France, Bolloré, Carrefour, SFR, Sanofi, Bouygues, Dassault, Orange, Veolia, Vinci, Total, Engie, LVMH, la Banque Lazard ou le Crédit agricole, ainsi que par des entreprises moins connues comme Elsan, le « leader de l’hospitalisation privée en France », dont quelques cliniques psychiatriques privées. » (bastamag) Tient donc comme on retrouve ELSAN.