Connaissez-vous le chanvre, cette plante aux multiples qualités qui intéressera éco-constructeurs ou auto-constructeurs pour l’isolation de la maison ? Rencontre avec Jéremy Renaud, animateur du groupe chanvre au CIVAM de Loire-Atlantique et Guillaume Vallée, éleveur de viande bovine et producteur de chanvre à Pontchâteau.
l’association des chanvriers en circuit court
Cette association s’est fixée pour mission de promouvoir le chanvre fermier comme bio matériau destiné à l’éco-construction. Elle regroupe 80 producteurs de différentes régions (Provence, Limousin, Ardennes, Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Auvergne, Centre…). Ils cultivent le chanvre sur un total de 250 ha, le transforment sur leur exploitation et le vendent localement comme isolant naturel ou enduit mural.
Pour la reconnaissance par le ministère de l’Agriculture
L’association rassemble aussi les utilisateurs du chanvre fermier : artisans, architectes, particuliers… « Nous avons aussi une mission de formation et de partage des savoir-faire techniques pour que chacun d’entre nous s’améliore dans la culture, la récolte, la transformation du chanvre », expose Antoine Elleaume, gérant de la Sica Eco Pertica, dans le Perche ornais. Les chanvriers en circuits courts se battent aussi pour la reconnaissance par le ministère de l’Agriculture du chanvre fermier comme un isolant naturel utile dans la transition énergétique. Sans pour autant passer par une norme standard et une certification « incompatible avec la diversité des pratiques de transformation du chanvre à la ferme ».
En Loire-Atlantique, la Cuma Innov’44 vient de faire l’acquisition, pour 50 000 € (dont 40 % de subvention du conseil régional) d’un prototype à défibrer le chanvre, appelée « Trommel ». La machine passera de ferme en ferme pour séparer la laine (à partir de laquelle on produit les fibres isolantes) de la chevenotte, sous-produit qui sert d’enduit mural dans le bâti traditionnel, en alliage avec la chaux ou la terre. « Elle va permettre à la vingtaine de producteurs de chanvre de Loire-Atlantique d’élargir la gamme de ses produits et de faciliter la mise en oeuvre du produit par les artisans », se félicite Jean-Luc Rallu, producteur de chanvre de l’association Chanvre et paysans.
Dans le Perche ornais, le chanvre fermier se développe au sein de la Sica Eco Pertica. Cette société coopérative à intérêt collectif, spécialisée dans l’éco construction, regroupe 66 associés. Elle transforme le chanvre dans un atelier collectif avec deux anciennes moissonneuses-batteuses reconverties en défibreuses.
La MFR de Riaillé accueille le 16 avril 2016 la porte ouverte de l’association « Chanvre et paysans. DÉCOUVREZ LA CULTURE DU CHANVRE ET LES TECHNIQUES D’ÉCOCONSTRUCTION !
d’autres adresses:
http://www.construire-en-chanvre.fr/
Autre exemple:
Charier teste des fibres de chanvre en sous-couches routières
L’entreprise de travaux publics a mis au point un procédé qui incorpore des fibres végétales dans la couche de forme supportant les chaussées neuves. Baptisée Satis, cette technique – écologique et économique – est expérimentée dans le Cher et le Morbihan.
Le principe consiste à mélanger le sol préalablement nivelé et traité avec du ciment et des fibres de chanvre sur une profondeur de 35 cm pour réaliser les plates-formes de terrassement routières ou industrielles sur lesquelles sera ensuite étendu le bitume. Selon Charier, cette solution permet une augmentation de la résistance à la traction et à la fatigue des sous-couches, une diminution de l’apport de granulats, une réduction des épaisseurs d’enrobés bitumeux, une diminution du coût.
«En incorporant des fibres de chanvre dans le sol, puis en les mélangeant à un liant hydraulique, on augmente d’environ 20 % la résistance à la traction et à la fatigue par rapport à des sous-couches traitées de façon classique, tout en réduisant les risques de fissuration.
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