l’EPR

l’EPR et la Sécurité

Alors qu’EDF annonce en comité central d’entreprise  une réduction de 5% de ses effectifs sur trois ans; sur un effectif annoncé de 67.000 salariés, cela reviendrait à une réduction de 3.350 postes. Les syndicats font part, eux, de « jusqu’à 4.200 postes » supprimés.

Cette réduction des effectifs, « inacceptable » et « assortie d’un plan d’économies de 700 millions d’euros sur trois ans », survient « au pire moment » alors que l’entreprise fait face à des « enjeux majeurs », notamment avec le grand carénage (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises), a souligné Philippe Page Le Mérour (CGT), lors d’une conférence de presse à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

Quelques jours auparavant, est passée inaperçue une nouvelle décision du gouvernement sous la forme d’un arrêté:

« Le gouvernement français a décidé, en date du 30 décembre 2015, de s’asseoir purement et simplement sur les règles de sécurité de 2005 concernant les cuves des réacteurs nucléaires. « L’arrêté publié en catimini le 3 janvier 2016, prévoit que si on ne respecte pas une exigence essentielle, alors on peut, sous réserve de produire un dossier, démontrer que ce n’est pas grave », précise Sylvie Cadet-Mercier, directrice à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)….suite de l’article de Corinne Lepage sur « La triple irresponsabilité du nucléaire français »

dont voici un extrait: » ..Mais cet arrêté qui autorise dans son article 9 les dérogations sous la seule responsabilité de l’ASN semble de surcroît dégager de toute responsabilité l’exploitant comme l’organisme tiers chargé du contrôle du fait de la délivrance de cette dérogation. Et cette possibilité concerne bien évidemment l’EPR de Flamanville dont la cuve et le couvercle du réacteur ont été jugés si ce n’est défaillants, du moins ne répondant pas aux exigences de sécurité telles qu’elles existaient en 2015, mais aussi tous les réacteurs soumis au grand carénage. Cela signifie très clairement que le gouvernement vient de mettre sur la tête de tous nos concitoyens un double risque: le risque d’accident nucléaire puisque les règles de sécurité, qui sont pourtant antérieures aux stress tests (2005) ne sont pas respectées -et sauf à être totalement stupide, personne ne peut croire que l’existence de ces règles est inutile- et le risque financier puisque l’exploitant comme l’organisme de sûreté se déclareront non responsables, car aucune attestation de conformité n’étant signée par eux, cela signifie très clairement qu’ils reconnaissent par avance l’absence du respect des règles de sécurité. Ce risque majeur pris par le gouvernement tient bien évidemment à l’absolue nécessité pour EDF d’obtenir un feu vert pour l’EPR de Flamanville, pour toute une série de raisons. . ».