Communiqué de presse “Agir pour l’ Environnement”
En recevant les associations, le 16 juin 2016, venues lui remettre 669 104 signatures contre les pesticides tueurs d’abeilles, la ministre de l’Ecologie s’était engagée à interdire strictement les néonicotinoïdes en 2018.
Mais chacun sait que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Au terme de la troisième lecture de la loi sur la biodiversité, cette interdiction en 2018 est finalement conditionnée à de nombreuses dérogations jusqu’en 2020. De l’eau aura coulé sous les ponts et des centaines de milliers de colonies d’abeilles auront subi l’effet destructeur de ces insecticides néonicotinoïdes.
La pression du lobby agricole a une nouvelle fois payé. Erigeant la procrastination en mode de gouvernance, ce gouvernement a une nouvelle fois pris une décision qui revient à simuler une interdiction qui dans les faites n’adviendra que dans quatre longues années. La ministre de l’Ecologie semble avoir inventé un nouveau concept, celui de « développement durable de la pollution » !
A l’avant-veille d’une nouvelle séquence présidentielle, Agir pour l’Environnement ne peut que constater que ce gouvernement aura beaucoup légiféré en comptant sur les successeurs pour mettre en œuvre les décisions reportées.
Qu’ont fait nos élus sénateurs ?
De Loire-Atlantique:
L’ANSES voulait enfoncé le clou en lançant à la veille du pont du 15 aout une consultation publique pour permettre la mise sur le marché de 2 insecticides néonicotinoïdes, d’où la pétition lancée en ligne par « Agir pour l’environnement »:
« Monsieur le président de l’ANSES,
La veille du pont du 15 août, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation et de l’Environnement (ANSES) a lancé une consultation « publique » en vue d’autoriser la mise sur le marché de deux insecticides, le Gaucho350 et le Gaucho Néo se terminant le 05 septembre à minuit.
Le délai (à peine 15 jours ouvrables) et la période choisis (en plein cœur de l’été) sont inacceptables et rendent cette consultation plus que discutable. Par-delà la forme qu’a prise cette consultation, je vous demande de bien vouloir rejeter l’autorisation de mise sur la marché de ces deux insecticides, dont la substance active, l’imidaclopride, vient d’être mise en cause par l’INRA.
L’effondrement des colonies d’abeilles est un indicateur de l’état de la biodiversité en général et des pollinisateurs en particulier. L’impact des insecticides néonicotinoïdes est tel que les parlementaires ont adopté des mesures interdisant ce type d’insecticides en 2018; loi publiée au journal officiel le 08 août, soit 4 jours avant le lancement de votre consultation !
En tout cohérence, je vous demande de rejeter les deux demandes de mise sur la marché des insecticides Gaucho350 et Gaucho Néo déposées par la multinationale Bayer CropScience.
Comptant sur votre écoute, je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments distingués. »
Édifiant!!!
« De fait, l’ANSES tente d’obtenir via une consultation clandestine ce que le lobby des pesticides est en passe de perdre avec la loi ! Une vigilance de chaque instant, y compris durant les vacances, est nécessaire. Pendant que le gouvernement et une poignée d’élus locaux nous « amusait » en vaine polémique vestimentaire, des consultations conduisent tout droit à des décisions scandaleuses.. L’ANSES espérait passer en douce. C’était sans compter sur la mobilisation citoyenne.
En seulement trois jours, plus de 35000 personnes ont interpellé l’ANSES, via cette pétition.
VICTOIRE CONTRE LES INSECTICIDES NÉONICOTINOÏDES
Une victoire qui rappelle le poids du nombre …