Depuis 2009, le Cellier, commune sans pesticide…
Des pesticides …
En 2008, peu de communes parlaient alors de l’arrêt de l’usage des produits phytosanitaires sur leur territoire. Il est apparu rapidement qu’un certain nombre d’analyses étaient en cours sur la qualité des eaux sur la département, la région etc…Globalement il y avait une inquiétude générale, qui est toujours présente d’ailleurs. La première directive nitrate par la commission européenne date de 1995, les premières analyses ont commencé en 1996 ; dès 2003 il y a eu interdiction de certains produits: la communauté scientifique s’est aperçue que des produits phytosanitaires n’étaient pas seulement des insecticides, des herbicides… mais qu’ils avaient aussi un impact soit sur le système endocrinien de l’animal (et de l’homme), en envoyant des messages/leurres de type hormonal comme l’atrazine, soit directement sur l’appareil reproducteur qui tue les spermatozoïdes à très très faible dose comme le diuron : «Des effets délétères ont été détectés sur le spermatozoïde humain, et plus encore suite à une exposition à l’un de ses sous-produits de dégradation (la 3,4-dichloroaniline) qui le tue après 30 minutes …». Plus la personne est jeune et plus elle est sensible à ces effets. Des études parallèles ont montré une dégradation générale des spermatozoïdes sur l’ensemble du territoire français en 20 ans avec un facteur 2 pour les personnes habitants en campagne.
Des taux élevés de Diuron ont été trouvés en rade de Brest en 2003-2004, avec, selon l’IFREMER, des teneurs grimpant à 6,7 μg/l dans des marinas, soit 60 fois plus élevé que ce qui est autorisé pour l’eau distribuée au robinet. Les cours d’eau n’étaient pas en reste puisque nous voyions une forte présence de ces produits (purs ou leur dégradation) dans les différentes analyses:
qualité des cours d’eau en Loire-Atlantique , bilan 2013 (par le conseil général)
La présence de l’atrazine dans les eaux superficielles est principalement due au fait que sa molécule de base se décompose ou se dégrade difficilement avec le temps, malheureusement l’utilisation du diuron comme démoussant pour les toitures est encore autorisée… L’AMPA est la molécule «dégradée du glyphosate». De notre côté, la prise d’eau d’Ancenis a eu à souffrir d’un dépassement en métaldéhyde (anti-limaces) suite à des précipitations.
Nous pourrions espérer que ces produits ne se retrouvent plus dans les nappes souterraines, après filtration: il n’en est rien. Nous y retrouvons l’atrazine, interdite depuis 2003, le diuron interdit depuis et ses molécules dégradées: ces molécules persistent avec le temps.
Ces données sont malheureusement récentes et ont peu évoluées par rapport à 2008 si ce n’est l’atrazine que nous retrouvons en moindre quantité dans les eaux superficielles (elle est partie dans les nappes ou dans la mer…). Face à la dangerosité des produits, il était demandé aux communes de mettre en place un plan de désherbage avec l’interdiction de traiter auprès des caniveaux, des ruisseaux, des mares… L’utilisation de ces produits oblige à des contraintes fortes: port de masque adapté, combinaison intégrale jetable, mise en place de procédures, interdiction pour des enfants d’entrer dans des lieux traités même durant 8h…
En 2008, que pouvait faire l’équipe municipale en place? En regardant dans les réserves de nos ateliers municipaux, ils y ont trouvé plus de 300 litres de produits et 40kg en granules. Principalement utilisé en voirie, nous avions 200l de Canyon qui était un mélange de glyphosate et de diuron: le nec le plus ultra de la chimie à l’époque et d’une efficacité redoutable: plus un seul brin d’herbe ne poussait… mais les composés chimiques se retrouvaient allégrement dans la station d’épuration et la boire. L’équipe a décidé de ne plus utiliser ces pesticides afin de préserver la qualité des eaux et la santé des concitoyens. Quelques temps après, l’arrêté préfectoral sur le périmètre de sécurisation de la prise d’eau de Mauves, (qui alimente la moitié du département en eau) a montré le bien fondé de cette décision. Le réseau pluvial laissant à désirer, de fortes précipitations créent une surcharge hydraulique, et la station d’épuration ne peut y faire face.
Ils y ont apporter apporter un début de solution avec la réalisation de la rue des Grands Coteaux.
…à la gestion écologique des espaces verts
La gestion écologique est une méthode d’entretien des espaces verts qui se démarque des méthodes traditionnelles par l’intégration du développement durable. Elle a de nombreux intérêts pour la collectivité le plus visible étant l’avancée de la biodiversité indigène. Cette gestion n’exclut pas l’entretien conventionnel et/ou horticole de certains espaces verts, mais tient compte des spécificités de chaque site pour lui appliquer une gestion adéquate en limitant les interventions tout en leur conservant une vocation esthétique et d’accueil du public. En résumé, c’est entretenir les espaces verts autant que nécessaire mais aussi peu que possible. Cela a donné lieu à une restructuration des parterres avec si possibles des plantes locales. Un exemple avec le parc de la Mothe accueillant des plantes aromatiques:
création au parc de la Mothe
L’un des objectifs de la gestion écologique est de préserver et d’enrichir la biodiversité, en privilégiant des espèces locales et en laissant la végétation se développer dans certaines zones, offrant ainsi à la faune nourriture et habitat. Nous avons inclus dans cette approche les accotements, les fossés et les haies: la commune a obtenu le prix spécial Environnement du département avec le concours des villes et villages fleuris en 2013. Ce prix vient marquer le chemin parcouru. Cette année, elle pourrait viser le prix spécial de l’arbre du département et faire partie de la petite communauté des collectivités nationales labellisés « écojardin ». L’ensemble des communes doivent s’engager sur ce chemin, Le Cellier avait seulement pris un peu d’avance.
le jardin des aromatiques prend vie
D’autres exemples de créations:
Nous retrouvons par la suite les fleurs qui s’immiscent dans les interstices des trottoirs et des murs, et qui ont échappées au Canyon…
Depuis deux ans, nous n’avons pas vu de changement, pire nous avons vu des massifs laissés à l’abandon, quel désaveu pour les agents qui se sont impliqués dans la création de ces parterres fleuris.