assainissement mutualisé

Des villages ou tout simplement des voisins ont opté pour un assainissement mutualisé, utilisant de surcroit le système de filtre planté de roseaux…

A petit-Mars, l’expérience du hameau de la Pénoue

du côté de Freigné: des roseaux pour filtrer les eaux usées

Ils ont mis en commun le traitement des effluents de leur hameau. À la Bouillonaie, un collectif d’habitants a ainsi fait le choix d’une station à plantes filtrantes.

L’initiative

Entre voisins, il est préférable de bien s’entendre. Une condition qu’ont retenue les 21 habitants du hameau de la Bouillonaie, à l’est de Freigné (Loire-Atlantique). « Personne n’était aux normes d’assainissement dans le village, chacun était équipé d’une fosse septique ancienne. Un habitant a déposé un permis de construire pour une extension, et ça nous a décidés », explique Jean-René Dilé, l’un des habitants adeptes d‘un nouveau système de traitement des eaux usées.

Plutôt que de jouer solo, ils ont donc fait le pari du collectif. « On avait le choix avec un assainissement individuel, type microstation ou filtre à sable (plus d’entretien et plus coûteux). Un des habitants, exploitant agricole, est propriétaire des parcelles autour des maisons. Il était prêt à en mettre une à disposition pour mettre en place le système. »

Mutualisation gagnante

Plusieurs bureaux d’études sont alors contactés pour une étude de faisabilité avec, notamment, une étude pédologique du sol (argile, limon argileux), et topographique. Un dispositif qui a dû passer par une demande auprès d’Anjou-Bleu communauté (N.D.L.R. avant la commune nouvelle).

Une étude de filière a été nécessaire avant la réalisation de l’ouvrage. Le service public d’assainissement est venu contrôler, avant le rebouchage des tranchées. « C’est un système qui fonctionne par filtres plantés », indique Jean-René Dilé. Une pompe broyeuse de relevage récupère tous les effluents des maisons au point bas. Le tout est envoyé dans le filtre à roseaux, composé de deux compartiments au point haut de la parcelle. Les roseaux et plusieurs couches de granulats font le travail en filtrant les rejets. L’évacuation se fait par une canalisation, vers un ruisseau classé.

« Nous avons eu, dans un premier temps, un accord verbal entre nous. Le propriétaire du terrain met à disposition la parcelle pour le filtre, la pompe et les canalisations. De mon côté, j’ai également des canalisations d’un voisin, qui passent sur mon terrain pour rejoindre les miennes. »

Une convention de mise à disposition réciproque et de façon gracieuse des terrains est en cours de réalisation. « Une mutualisation qui donne à tout le monde une totale satisfaction. Et très écologique », se félicite Jean-René Dilé. Ouest-France Publié le 12/08/2018 à 02h08