La réduction du temps de travail peut elle être porteuse de création d’emploi?
DÉCISION INÉDITE et rendue discrète, la direction de l’Inspection générale des affaires sociales (lgas) a censuré un rapport sur la RTT ...
350000 EMPLOIS ONT ÉTÉ CRÉES ENTRE 1998 ET 2002 GRÂCE AU 35 HEURES
IGAS: 35 heures, cachez ce rapport que Je ne saurais voir
_ Les 35 heures .. les lois Aubry sont une question tellement polémique que la direction de l’Inspection générale des affaires sociales a cru bon, fin juin de censurer un rapport qui infirme bon nombre d‘âneries assénées depuis des lustres par les gouvernements de tous bords et les libéraux les plus décomplexés. Du coup, ce rapport n‘a pas été transmis au gouvernement qui se trouve opportunément délivré d‘un sujet de fâcherie avec Pierre Gattaz,
Il est vrai qu‘il est plus simple pour Manuel Valls d’aller déclarer sa flamme aux universités d’été 2016 du Medef que d‘aller y défendre les lois Aubry, Mais cette censure n’a pas été du goût des inspecteurs de l’lgas dont certains ont choisi de faire fuiter ce rapport qui apporte enfin une réponse sur le nombre d‘emplois créés par les lois Aubry. Les inspecteurs de l’lgas les chiffrent à 350000 en quatre ans [1998–2002 et commentent : «Les arguments avancés pour contester ces créations d‘emploi apparaissent fragiles, (…) S’agissant de l’effet négatif des lois Aubry sur la compétitivité, aucun élément ne permet de confirmer cette affirmation.» Voilà donc un pavé dans le jardin de Pierre Gattaz et un argument décisif pour engager une réflexion pour aller au–delà des 35 heures vers une RT à 32 heures que préconisent la CGT ... et l’Igas. La première proposition de ce rapport est en effet de mettre en place les 32 h au volontariat dans les entreprises, en les finançant avec un redéploiement de 3 % du montant du pacte de responsabilité.
Ce rapport, à la suite du rapport parlementaire rendu fin 2015, démontre que des centaines de milliers d’emplois ont été créés entre 1998 et 2002 grâce aux 35 heures, ce qui justifie une nouvelle réduction du temps de travail pour créer davantage d‘emplois.
Document embarrassant
On peut imaginer pourquoi ce document de 105 pages est embarrassant. Il relance en effet le débat sur la RTT alors même que l‘exécutif vient de tordre le bras de la représentation nationale afin d‘imposer un texte, la loi Travail, qui va justement permettre de déroger par accord d‘entreprise aux règles sur le temps de travail. Les inspecteurs de l’lgas enfoncent le clou en affirmant que «les politiques de réduction de la durée légale du travail permettent de créer, au moins à court terme, de l’emploi à condition de respecter des conditions strictes ». Plusieurs recommandations des inspecteurs, qui n’ont pas signé nommément leur rapport en raison de son caractère «polémique », laissent penser que l‘emploi se porterait mieux si l’on favorisait la réduction du temps de travail. Et notamment l‘emploi des cadres .. , au sujet desquels les inspecteurs de l’lgas recommandent la mise en place d’accords permettant de ramener la durée de travail maximale des cadres à 44 heures par semaine, assortie d’une aide de l’Etat contre la promesse d‘embauches de cadres.
Article paru dans objectif 32h! de la CGT
Ce rapport de l’IGAS va dans le même sens que celui produit par la commission d’enquête demandée sur ce sujet par l’UDI à l’Assemblée Nationale !
vu sur le site de l’Assemblée Nationale: « Publication du rapport
Mardi 9 décembre 2014, la commission d’enquête a adopté le rapport présenté par M.Thierry Benoit, président et Mme Barbara Romagnan, rapporteure.
Intitulé « Emploi, économie, modes de vie : réalités de la RTT « , le rapport d’enquête a été publié accompagné des contributions écrites du Président de la commission d’enquête et de plusieurs autres membres, exprimant leur position à titre individuel ou au nom de leur groupe parlementaire.
La commission d’évaluation de l’impact de la réduction du temps de travail (RTT) a été instituée à la demande du groupe UDI, au titre de son « droit de tirage » annuel.
La réduction du temps de travail – et notamment les lois Aubry – constitue à la fois une réforme conséquente de l’organisation du travail en même temps qu’une politique emblématique du gouvernement de M. Lionel Jospin. Elle a suscité depuis beaucoup de controverses, et force était de constater que les données objectives d’évaluation manquaient.
Aux termes de ses travaux, des faits saillants se dégagent : la RTT a permis la création de 350 000 emplois, sans dégrader la compétitivité du pays, faisant passer le chômage de 10,3 % en 1997 à 7,5 % en 2002 ; cette politique s’est avérée relativement peu coûteuse, au regard des politiques pour l’emploi reposant sur des baisses de cotisations sociales, à raison de 2 milliards d’euros pour les entreprises et 2,5 milliards d’euros pour les administrations publiques en termes nets ; en outre, la RTT a permis une relance importante du dialogue social, avec 20 000 accords de branches signés en 2000 contre 2 900 en 1996-98.
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Au regard des chiffres du chômage que la France connaît actuellement, le rapport se veut une analyse apaisée des opportunités en matière d’emploi que présente la politique de réduction du temps de travail.
Lire le rapport d’enquête et les comptes rendus des auditions »
Maitre Macron tenait en son bec un fromage….
C’était fin aout 2015, donc le corbeau en question connaissait le rapport des députés, et qu’est ce qu’il dit devant l’assemblée du MEDEF: « la gauche n’est pas exempte de critique particulière. Elle a pu croire un moment, il y a longtemps, …que la France pourrait aller mieux en travaillant moins: c’étaient des fausses idée! » (Applaudissement de Gataz and co)