Votation citoyenne sur la loi travail

 Après le rapide succès de la pétition, un site propose une votation:  Pour ou contre la Loi Travail ?  Pour ou contre de nouveaux droits ?

Organisez un vote et exprimez-vous sur votre lieu de travail ou d’études. Ce site permet d’annoncer la tenue de chaque bureau de vote et ses résultats sur une carte.

Tout le monde ne peut pas faire grève (précarité, endettement,…) mais tout le monde peut voter !

Comment s’organiser : http://votationtravail.fr/

Tout le monde peut voter !

Où voter ?

Consultez la carte pour trouver un bureau de vote citoyen sur votre lieu de travail ou d’études. S’il n’y pas encore de bureau à proximité, vous pouvez en organiser un vous même, ou vous rapprocher des syndicats.

Quand voter ?

Chaque bureau de vote citoyen décide de la date, l’heure et le lieu, sur le créneau en juin qui est proposé par l’intersyndicale.

Comment voter ?

Rendez-vous au bureau de vote de votre choix, émargez, et votez ! Vous devez vous engager à ne voter qu’une fois.

Comment connaitre les résultats ?

Vous pouvez choisir de laisser vos coordonnées sur la feuille d’émargement et assister au dépouillement. Vos coordonnées peuvent servir à l’organisateur de votre bureau de vote citoyen pour vous transmettre les résultats. Sur ce site, vous trouverez les résultats nationaux. Dans les deux cas, vos coordonnées ne seront pas communiquées.

Et après ?

Rapprochez-vous des syndicats et/ou des personnes ayant organisé le bureau de vote citoyen, et inscrivez-vous sur ce site pour les résultats nationaux (en cours). Nous vous rappelons qu’une manifestation nationale a lieu le 14 juin, et que les résultats de la votation seront remis au Président de la République dans la deuxième quinzaine de juin.

un gouvernement minoritaire veut imposer sa loi !

Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence

Communiqué

Interdire les manifestations n’est pas une solution

Le 25 mai 2016

La manifestation contre la loi Travail à Nantes du jeudi 19 mai a été interdite par la Préfecture. Dans un communiqué du 18 mai intitulé « Le droit de manifester doit être effectivement respecté », l’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence soulignait qu’’interdire une manifestation d’une part et interdire d’’être présent aux manifestations d’autre part – qui concernerait désormais 26 personnes – en s’appuyant sur les dispositions de la loi sur l’état d’’urgence portent le risque de décisions arbitraires.

Il faut toujours craindre pour les libertés quand on commence à vouloir interdire de manifester…suite ici

Après le 49.3:

état des lieux –  état d’urgence

Le préfet de Rennes s’acharne contre un militant du Front de gauche

26 mai 2016 | Par Karl Laske

Accusé par le préfet d’être un « meneur activiste », Hugo Melchior, enseignant de Rennes 2 et membre d’Ensemble !, a été « interdit de séjour » une nouvelle fois dans le centre de Rennes, ce jeudi 26 mai de 7 heures à 24 heures… hugo_melchiorAlors qu’il venait d’être déjugé par le tribunal administratif qui a suspendu, lundi, son arrêté visant à interdire durant 15 jours le centre-ville à Hugo Melchior, un enseignant de Rennes 2, le nouveau préfet d’Ille-et-Vilaine, Christophe Mirmand, récidive en prenant un nouvel arrêté d’interdiction contre lui pour ce jeudi 26 mai,…mediapart

Chassé le naturel, il revient au galop !

Alors que la communication des policiers était sur le mode « vous voyez bien, nous sommes victimes », après que les politiques les ont sciemment placés dans des situations ubuesques: un gendarme hyperprotégé et gradé, après avoir lancé une grenade de désencerclement, attaque à lui tout seul une manifestation, la matraque au bout du bras menaçant et s’enfonçant au beau milieu….

Situations ubuesques mais dangereuses comme cette voiture de police bloquée se faisant rattrapée par les manifestants…Mais à quoi servent les caméras dans les villes? Nous voyons bien à coup de reportages que celles-ci servent à les prévenir dans le cadre d’arrestation,  où sont les malfaiteurs, les terroristes, etc…Mais là ils n’auraient pas vu la manif arriver ?

Rappelez vous Sivens, les gendarmes défendant un carré de 20 ou 30 m2 lors du rassemblement…

Le naturel revient au galop…

“J’étais assis sur un l’un des blocs gris de la grande allée, derrière nous. Ils sont arrivés sur moi pendant qu’ils chargeaient des manifestants. Un policier s’est approché et m’a sommé de rejoindre le cortège qui courait partout. Vous imaginez? Je n’ai pas eu le temps de réagir que j’ai pris une matraque sur la tête et le dos, partout”…  Il était l’heure du déjeuner et s’appelle Monji. Il prenait une pause au coeur de l’espace Gardin, assis en face d’un cabinet d’avocats, situé non loin. Ses propos sont suivis d’un geste: “je vais vous montrer les traces des coups”: sur le dos, la tempe, sur l’épaule gauche… Il dit aussi avoir été mis à terre.

Caen Témoignage.  » j’ai été tabassé pour rien… »Raconte Monji, manifestant du 26 mai, à Caen.

surhttp://www.libertebonhomme.fr/2016/05/26/temoignage-j-ai-ete-tabasse-pour-rien-raconte-monji-manifestant-du-26-mai-a-caen/

Document Normandie-actu. Tensions à Caen (Calvados), en marge de la manifestation anti-loi Travail, jeudi 26 mai 2016. Vers 13h15, un jeune homme a été roué de coups de matraque et de pied par un policier, alors qu’il se trouvait à terre, au niveau de la cité Gardin, comme on peut le voir dans la vidéo de Normandie-actu. Au départ de la vidéo nous pouvons le voir effectivement assis sur les blocs de pierre…

Rappelez vous Nantes…

Cette photo de Loïc Venance a été largement diffusée sur les réseaux sociaux ; elle est la conclusion des violences policières que M. vient de subir. Un internaute la commente ainsi :

 Manifestation contre la loi du Travail. Nantes le 24 mars 2016
Extrait vidéo filmée au téléphone portable. On y voit « M » dans l’entrée d’une porte de garage avec deux jeunes filles, incommodées par du gaz lacrymogène, à qui il donne du sérum physiologique. Un policier s’approche et lui assène gratuitement un violent coup de matraque. Les CRS le laisse repartir mais l’un d’eux revient vers lui pour le projeter à terre (alors qu’il a le crâne ouvert) au niveau de la tempe….
Le récit  sur CitiZen Nantes.
L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie  a indiqué le parquet. Placé en garde à vue avant d’être relâché sans poursuite, l’homme a dû se faire poser sept points de suture à la tempe.
Par ailleurs, la police ne fait pas de commentaire sur la décision de la procureure de la République de Nantes qui a ouvert le 26 mars une enquête sur les violences commises par des CRS sur un militant associatif lors de la manifestation du 24 mars contre la « loi Travail ». Nous n’en connaissons pas encore les résultats alors que depuis, des nombreuses comparutions immédiates du côté des manifestants ont eu lieu.
Il est utile de se rappeler les commentaires de Pascal Maillard sur Médiapart le 27 mars: « Une urgence: mettre fin à la violence aveugle de l’État »….Il ne s’agit ici pas de bavures localisées, mais la conséquence directe de trois faits qui engagent des responsabilités politiques et administratives…
Le jeune lycéen recevant un uppercut d’un CRS, c’était juste avant, Tolbiac après, la folie répressive est encore montée…
Rennes le 28 avril

Un scootériste renversé, puis trainé s’en ménagement, Il s’en est fallu de peu qu’une catastrophe arrive ce jour-là; …

Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires 44 du 19 mai

vendredi 20 mai 2016

Communiqué de l’Union Syndicale Solidaires 44 contre la répression de la manifestation nantaise du 19 mai 2016

 L’Union Syndicale Solidaires 44 se félicite du succès de la manifestation de ce jeudi 19 mai à Nantes contre la loi travail. Plus de 2 000 personnes ont manifesté malgré la volonté du préfet de décourager toutes mobilisations, interdisant la manifestation , en utilisant l’arsenal que lui confère l’état d’urgence qui est censé agir contre le terrorisme.

Un dispositif policier hallucinant a empêché toutes possibilités de rassemblement : interpellations, contrôles, confiscations de drapeaux syndicaux… Malgré ces intimidations, jeunes et salariés ont montré leur détermination à défendre leur droit fondamental à manifester en défilant dans les rues nantaises.

lire la suite ….

Rappelons : plus de 80 interpellations, plus de 50 gardes à vue… La soi-disante  gauche au pouvoir veut criminaliser toutes les résistances: qu’elles soient ouvrières (contre la loi du travail, goodyear,..) qu’elles soient écologiques (NDDL, sivens,…)qu’elles soient de gauche (ultra-gauche, gauchistes,…)

Prise de parole de Solidaires par Pascal Fremont de SUD PTT Loire Atlantique Vendée

soutien aux grévistes de Bouhyer à Ancenis

soutien aux grévistes de Bouhyer

« ça sent le règlement de compte. la direction veut cas­ser le mouvement syndical au sein du groupe».

Cela ressemble à ce qui s’est passé en 2003 mais la direction aurait pris, cette fois-ci, son temps avant de procéder aux licenciements, histoire de se donner une virginité….

soutien financier, contacter l’Union Locale CGT – ESPACE CORAIL  lire la suite…

 

Consultation sur le transfert de l’aéroport

 le collectif des opposants propose une réunion à Pannecé le 24 mai, et une réunion à Ancenis le 6 juin

Quelles informations aurions nous eu pour la consultation du 26 juin essai affiche 02pour ou contre le transfert de Nantes Atlantique ?
Le collectif des opposants, dont les élus qui doutent, nous proposent une soirée débat le 24 mai à Pannecé , salle des loisirs, et à Ancenis le lundi 6 juin à la salle du Bois Jauni à 20h30. Une large place sera faite aux questions venant de la salle.
plus d’informations ici.

Censurons le gouvernement dans la rue

dans la rue !NON au diktat Hollande-Valls!

Au mépris de toute légitimité et dépourvus de majorité à l’Assemblée nationale, Hollande et Valls ont décidé de recourir au 49.3 pour imposer le projet de loi « travail » et assouvir le MEDEF.

La répression et les violences policières à l’égard de jeunes, de syndicalistes ou de manifestant-e-s, montrent qu’ils craignent la mobilisation populaire, la convergence des luttes et des colères. Ils se réclament du « dialogue social » mais le pratiquent à coups de matraque et de flash-ball. Ils présentent leur décision comme un signe de force quand elle témoigne surtout du rejet que suscitent les politiques néolibérales.Afficher l'image d'origine

Ce gouvernement a peur : il n’était « assuré » que du vote de 80 député-e-s sur 280 !

S’il est minoritaire, au nom de quoi et de qui va-t-il gouverner ?

Les organisations syndicales ont décidé de nouvelles journées de mobilisation mardi 17 et jeudi 19 mai. Elles débattent des modalités d’action de la grève et évoquent la perspective d’une manifestation nationale. Ce sont des moments essentiels pour mobiliser largement sur les lieux de travail, les entreprises, sur les places et dans les quartiers, les universités, pour refuser le double recul social et démocratique que le gouvernement veut imposer.
Plusieurs secteurs sont déjà dans l’action, en grève (cheminots, routiers, énergie, chimie, construction, aéroport de Paris, etc.). Ce sont des points d’appui et de dynamiques pour élever le rapport de force. Il faut convaincre celles et ceux qui hésitent de la nécessité de se mobiliser. Pour affirmer : « nous ne voulons pas que disparaissent les garanties d’avoir un contrat de travail ; nous ne voulons pas qu’il soit imposé une loi différente par entreprise ». Cela concerne toute la population. Car l’essentiel du projet est toujours là : l’inversion de la « hiérarchie des normes » qui permettrait de tirer vers le bas les conditions de travail et les salaires, avec la toute-puissance patronale pour licencier, même si le MEDEF fait mine de n’être pas encore satisfait..
Nous devons, en même temps, soutenir et/ou participer aux actions comme l’occupation active des places avec « Nuit Debout », les actions d’interpellation des députés ou de blocage économique et toutes les grèves, des cheminots, des routiers… qui sont en train de se heurter à la même politique.

Des propositions existent d’une véritable alternative.

On peut faire autrement ! Portées par les organisations syndicales et des juristes, des propositions s’appuient sur le refus d’une société entièrement soumise à l’arbitraire patronal et à la concurrence de tous contre tous. Il s’agit de reconstruire un Code du travail protecteur des droits des salariés.
Le gouvernement a refusé de les discuter au Parlement. Censurons-le dans la rue !

ENSEMBLE 44

la rumeur de Johanna Rolland

Johanna Rolland ou comment faire peur !

Aujourd’hui Johanna Rolland, Maire de Nantes , Présidente de Nantes métropole et du pôle métropolitain Nantes-Saint Nazaire passait sur AGORA une émission de France Inter sur la ville.  (le 8 mai 2016, 71 ans après1945). Naturellement, quelques questions furent poser sur l’opportunité de construire un nouvel aéroport, et « bla bla »  » c’est bien pour les oiseaux du lac de Grand-Lieu »… »c’est bien pour l’avenir de la région, bla bla pour le développement économique »…. « les promoteurs vont enfin pouvoir construire des nouveaux logements dans la première couronne »  (à quel prix ?)…..début à partir 53.40.
Agora : La ville de demain. par franceinter

« je souhaite que l’on revienne à un débat apaisé, à un débat de fond… »pour remettre de la sérénité »  et à suivre « Aller voir ce qui se passe sur la ZAD tous les jours, allez interviewé les mères de famille qui quand elles amènent leurs enfants se retrouvent dans des situations de violences… »

C’est la conception du débat apaisé par Johanna Rolland!!!!!

INCROYABLE !!! Les techniques de la rumeur ne sont pas le fait que de l’extrême droite! Honte à  toi !!!

Les élus de république qui utilisent ces techniques devraient être démis de toute fonction de représentativité.

La technique de la peur sur les mères de famille par la rumeur !

pour rappel, voici ce que disaient les voisins de la ZAD dans un point presse…

DES VOISINS DE LA ZAD S’EXPRIMENT

« Nous, résidents, voisins de la ZAD

Sommes outrés par la propagande quasi quotidienne des « va-t’en guerre » qui se permettent en plus de parler en notre nom : « les habitants excédés » disent-ils.

Cela suffit ! Nous ne voulons plus être spectateurs des mises en scène anti-ZAD de M. Retailleau et du couple Lamisse qui d’ailleurs n’habite plus là depuis des années, ni des mensonges grossiers de M. Valls et consorts sur les soi-disant activistes ultra violents qui rackettent, volent et détruisent.

Nous ne bénéficions pas des 60 000 euros d’encart publicitaire payé par le conseil régional mais nous pouvons néanmoins témoigner de notre réalité d’habitants.

Déambulations champêtres ponctuées de rencontres enrichissantes, petit café offert ou simple bonjour, on se sent chez nous et en sécurité sur la ZAD.

Pour beaucoup d’entre nous c’est l’occasion de redécouvrir notre bocage et sa richesse, de renouer avec un territoire et ses habitants.

La ZAD ce n’est pas une forteresse isolée mais au contraire un lieu foisonnant où se construisent des projets de vie basés sur l’échange solidaire et les valeurs humanistes. En ce sens, pour nous, la ZAD fait partie de la dynamique et de la vie de nos communes.

A ce titre nous sommes heureux d’accéder aux productions faites sur place : pain, légumes, fromages, lait ; d’accéder aux projets culturels qui y germent,  aux rencontres où l’on réfléchit sur l’avenir de notre territoire avec ceux qui y vivent et qui luttent pour le préserver.

Pour nous il est urgent de dénoncer les stigmatisations orchestrées par ceux qui veulent nous diviser et décrédibiliser notre lutte.

Sachez que nous « des habitants indignés » nous serons aux côtés de tous ceux que l’on veut expulser de la ZAD.

C’est pourquoi le 27 février (2016) nous serons présents dans la mobilisation contre l’aéroport et contre toutes les expulsions. »

https://www.acipa-ndl.fr

Les réactions sur l’émission: http://www.franceinter.fr/emission-agora-la-ville-de-demain

Lettre ouverte à la rédaction du quotidien Ouest-France Par un collectif de sociologues nantais atterrés

L’article intitulé « Comment Nantes Révoltée donne le ton des manifs » paru dans Ouest-France le 3 mai 2016 a profondément choqué de nombreux acteurs du mouvement nantais de protestation contre la réforme du Code du travail (éd. Nantes, p. 9). Il a également courroucé les quelques observateurs qui, comme nous, le suivent avec assiduité, y compris en amont des manifestations elles-mêmes. En effet, cet article très faiblement étayé par des faits précis et vérifiés sombre clairement dans la diffamation à plusieurs reprises. Et plus particulièrement lorsqu’en contradiction flagrante avec sa photographie d’illustration, il évoque les « chefs » qui se positionnent systématiquement « trois rangs derrière les plus jeunes qu’ils laissent s’énerver devant ». Ou pire encore, quand le soin de conclure est laissé aux bonnes grâces d’« un policier » dont les propos se trouvent retranscrits sans la moindre vérification journalistique de leur éventuelle validité. L’« analyse » (sic) du mouvement social en cours proposée par ce policier anonyme va jusqu’à expliquer avec certitude que Nantes Révoltée missionne ses « lieutenants » pour recruter « dans les lycées des jeunes influençables » aux fins de les envoyer ensuite après formation « en première ligne face aux forces de l’ordre ». Non seulement ces propos sont inexacts et donc mensongers, mais leur reprise sans le moindre contrôle conduit Ouest-France à postuler que la jeunesse qui manifeste en ce moment serait une jeunesse manipulable et explicitement manipulée localement par Nantes Révoltée. Ce qui est loin d’être démontré dans l’article incriminé tant font défaut les constats et les preuves qui permettraient d’attester sans contestation possible que Nantes Révoltée est bel et bien le « bras armé de l’ultra gauche », tel que cela est d’ailleurs asséné à la une de l’édition du 3 mai 2016.

En tant que sociologues de profession ayant suivi les onze manifestations qui se sont tenues à Nantes depuis deux mois au plus près des manifestants jeunes et moins jeunes, des syndicats et des dispositifs policiers, une telle présentation particulièrement erronée du rôle et des activités de Nantes Révoltée ne peut être admise sans réaction de notre part. L’usage d’une rhétorique du récit qui emprunte au registre militaire (« bras armé », « chefs »…) pour créer un effet de réalité propre à stigmatiser le groupe en le rejetant du côté de l’action clandestine et de la manipulation ne saurait à nos yeux suppléer l’absence d’un travail minimal d’enquête journalistique, au sens noble de l’expression. Certes, nous ne disposons pas à ce jour du temps de recul nécessaire pour être en mesure d’opposer sur le champ une analyse sociologique rigoureuse fondée sur nos propres observations collectivement réalisées. Nous n’ignorons pas non plus qu’à la différence des sociologues qui bénéficient d’un temps long pour développer et solidifier leurs interprétations, les journalistes sont nécessairement soumis à l’urgence et au temps court du commentaire « à chaud ». Pour autant, au regard des contre-vérités identifiées, il nous apparaît relever de notre devoir professionnel d’analystes du monde social d’inviter la rédaction d’Ouest-France à davantage de mesure dans le traitement de l’information et dans le contrôle éditorial des articles qu’elle laisse paraître sur le thème des manifestations nantaises. Plutôt que de s’inscrire dans la perspective simplificatrice d’un improbable repérage des chefs et des meneurs qui seraient responsables des débordements constatés « en marge » de ces manifestations, un plus grand sérieux journalistique ne devrait-il pas déontologiquement s’imposer ? En commençant, par exemple, par se demander si le propre des groupes du type « anars », « autonomes » et autres « déters » qui se renouvellent à Nantes depuis une trentaine d’années ne serait pas, justement, qu’ils n’ont pas de « chefs » ni davantage de pratiques explicites et coordonnées de recrutement ? Si tel était le cas, il y a en effet bien longtemps que la police et la justice auraient identifié, interpellé et jugé ces « chefs », preuves judiciaires accumulées à l’appui. Quoi qu’il en soit, pour un quotidien dont la devise est « Justice et Liberté », il nous paraît tout à fait irresponsable d’avoir ainsi proposé aux Nantais une explication particulièrement réductrice et partiale de la réalité sociale fort complexe d’un mouvement protestataire multiforme tel celui qu’agrège aujourd’hui Nantes-Révoltée et ses 20 900 sympathisants déclarés sur Facebook. Ceci dans le prolongement d’une longue série historique de groupements du même type qui prospéraient antérieurement dans l’agglomération nantaise alors même que les fondateurs de Nantes Révoltée n’étaient pas encore nés.

Pour terminer, nous ne manquerons pas de remarquer que la photographie associée à l’article sur le thème sur l’extrême-droite nantaise, également paru en p. 9 de l’édition du 3 mai 2016, s’est attachée à présenter des visages efficacement « floutés ». Juste à côté, celle qui illustrait les propos tenus sur Nantes Révoltée laissait pour sa part apparaître le visage des participants des premiers rangs d’une récente manifestation sans la moindre correction d’image. Ce traitement ouvertement différencié n’a pas manqué, lui aussi, de choquer profondément ni d’offrir une bien piètre image du métier de journaliste en confortant de ce fait les représentations spontanées que s’en font nombre des jeunes protestataires du moment.

Nantes, le 6 mai 2016

Collectif de sociologues nantais atterrés

Voir l’article sur : http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/comment-nantes-revoltee-donne-le-ton-des-manifs-4203268

Qui alimente la haine ?

Rappel 24 mars 2016

Un manifestant a été blessé lors de heurts avec la police, jeudi à Nantes, au cours de la manifestation contre le projet de loi travail. L’inspection générale de la police nationale a été saisie pour savoir s’il a été victime de violences policières.

La scène a été filmée par un témoin depuis un appartement donnant sur le Boulevard Amiral Courbet à Nantes. On y voit des fonctionnaires du groupe de sécurité de proximité de la police nationale en pleine intervention au cours de la manifestation contre le projet de loi travail.

L’un d’entre eux semble donner un coup de matraque à un manifestant, mégaphone en bandoulière. L’homme de 32 ans se relève, fait quelques pas, avant d’être poussé par un policier, et de tomber sur la voie du tramway.

Vidéo tournée par un témoin :

Sept points de suture

Blessé, le manifestant a dû se faire poser sept points de suture à la tempe. Il a été placé en garde à vue avant d’être relâché sans poursuite.

La procureure de Nantes a saisi l’IGPN (la police des polices) pour établir les circonstances de cette interpellation.

Le 28 avril 2016